C’est la rentrée.
Pour ceux qui sont partis et veulent revenir.
Mais qu’en est-il de ceux qui sont continuellement en mouvement ?
Qui veulent voguer encore ?
On ne rentre nulle part.
Il n’y a pas de finalité.
Il n’y a qu’une continuité.
Un va et vient, comme le ressac d’une vague.
Puis un courant qui nous emporte plus loin.
On se cherche, on croit se trouver, mais en réalité, on ne se découvre que par bribes.
On s’essaie, on ose, on se replie, on s’aventure, on s’évertue, on s’ouvre à la vie.
Je ne veux pas rentrer.
Et rentrer où ?
Je ne veux plus de celle que j’ai quitté.
Je veux poursuivre ma route.
Trébucher et me soigner.
M’épuiser puis me reposer.
M’essouffler jusqu’à être époustouflée.
Comme les vagues de l’océan, je veux être bercée puis projetée plus loin.
Je veux explorer quitte à pleurer.
Je veux danser quitte à panser mes écorchures.
Je veux aimer quitte à semer sur une terre stérile.
Je veux écrire, encore, quitte à épuiser mes mots.
Parce que je crois que le jour où je n’aurai plus d’histoires à raconter, c’est que celle que je vis aura atteint son apogée.