(fais la paix avec ton passé, pour un présent plus léger)
L’écriture & moi
J’ai toujours écrit dans mes périodes les plus sombres. Quand certain(e)s privilégient un journal intime, d’autres s’adonnent au journaling, moi, j’écrivais des vers, des bouts de poésies inachevées, sur des morceaux de papier qui traînaient, comme mon âme.
Et puis un jour, l’année de mes 30 ans, alors que j’étais au plus mal, m’est venue l’idée d’écrire un roman. Une héroïne qui ne trouve pas sa place dans le monde, qui se sent sombrer alors qu’elle n’a rien vécu de dramatique. Et plus j’écrivais son histoire, plus je découvrais l’amour d’écrire. C’était inattendu, c’était une rencontre, une révélation, qui s’est transformée en passion. Depuis, dans chacun de mes romans, il y a beaucoup de moi que je découvre souvent après coup. Je pensais écrire des histoires pour les autres, alors que je me raconte et me libère, au fil des pages.
Un jour, alors que je méditais, j’ai commencé à écrire, pendant plus d’une heure. Se déroulait une histoire sur un carnet, une histoire qui était la mienne, mais qui apparaissait sous une autre forme, pour mieux que je la comprenne. C’était beau, et très puissant. J’ai fait des recherches et j’ai découvert que ça portait un nom : l’écriture intuitive.
L’écriture, un outil qui soigne
En voyant les bienfaits de l’écriture sur moi, je me suis dit que je devais partager ça autour de moi, pour que d’autres puissent à leur tour vivre ce type d’expérience. C’est ainsi que j’ai commencé à animer des ateliers d’écriture intuitive en présentiel, puis en ligne.
De fil en aiguille (ou de mots en carnets ^^), j’ai commencé en parallèle à prêter ma plume pour raconter des récits de vie. Durant les entretiens de récits de naissance, j’ai vu des femmes pleurer en se racontant, exprimer leur culpabilité et ce qu’elles n’avaient jamais osé dire à voix haute. Et je recueillais leurs mots autant que leurs larmes, pour ensuite retranscrire leur histoire avec douceur et en faire jaillir la lumière et l’espoir.
C’est là que j’ai compris que certains récits que j’écrivais étaient de véritables thérapies. Alors que je m’étais concentrée sur les « belles » histoires, celles que l’on a envie de raconter (récit de mariage, récit d’amour, récit de voyages, récit de naissance, récit d’amitié, récit de réussite pro…) j’ai vu la puissance de raconter aussi les histoires moins « wow », parce qu’elles font partie de nous, et que faire la paix avec, c’est se préparer à vivre de nouvelles histoires plus douces et plus belles.
Le récit thérapie en 4 étapes
- D’abord, il y a ton envie : ne plus te détourner d’une histoire qui fait mal pour enfin lui faire face & la considérer pour ce qu’elle est.
- Ensuite, il y a notre échange : je te guide et t’amène en douceur au cœur de ton histoire, sans que tu en aies peur. Les émotions seront fortes mais pourront circuler.
- Après avoir déposé, tu repars apaisée, et moi, je retranscris.
- Tu découvres ton histoire autrement : racontée avec poésie, avec des métaphores qui adoucissent certaines émotions trop douloureuses, tu te rencontres autrement, ton passé est plus lumineux donc ton présent plus serein.
La thérapie est autant dans l’entretien, quand tu te racontes, que dans la découverte de l’histoire que je t’ai écrite.
Mon propre récit thérapie autobiographique
Ce qui compte, ce n’est pas les faits en eux-mêmes, c’est comment on les vit.
Et les mots qu’on pose dessus peuvent soit nous enfermer dans notre histoire, soit nous en libérer.
Un récit thérapie est très intime, et souvent ne se partage pas. Ou alors à ses plus proches, mais c’est toujours quand on se sent prête.
Pour te donner un exemple, je te propose mon propre récit thérapie. Ce n’est pas la version originale de ce que j’ai écrit (bien trop intime, je la garde pour moi et je pense que tu comprendras). Ce que je souhaite, au-travers de ce récit, c’est à la fois te montrer à quoi ça ressemble, mais surtout te donner un bout de moi, en toute transparence. Parce qu’un récit thérapie demande une grande confiance, et que la moindre des choses, c’est de m’ouvrir à toi en premier.
Je te demande toujours de choisir un thème, un mot, une intention, comme un fil rouge du récit thérapie. Pour moi, c’est le rituel rebozo que j’ai fait en mars 2024, qui est venu mettre un point final à une tristesse immense que j’avais depuis des mois. C’est pourquoi, mon récit thérapie a pour titre « Renaître à la joie ». Normalement, un récit thérapie n’a pas de photos, sauf si tu y tiens. Dans celui que je te propose, j’en ai mis, car j’ai eu la chance que ce moment soit immortalisé par une photographe qui fait un travail magnifique (Johanna M’buyi)
Une dernière chose avant de te laisser lire cette histoire, sache qu’une histoire est écrite à un instant T. Et c’est toute la beauté de l’expérience, parce que le récit thérapie permet de s’alléger de son histoire pour mieux vivre le présent.
Anne-Estelle Dal Pont
Anne-Estelle, c’est moi, une boule d’énergie et d’idées de moins de 50 kilos, née en 1988, dont les cheveux n’en font un peu qu’à leur tête. J’aime marcher, chanter, les mots qui dansent ensemble, et tout ce qui fait pétiller la vie 🙂. J’essaie de semer de la lumière et des graines d’espoir dans mes textes. Et sinon, je suis amoureuse du même homme depuis 2007, et Djanaé, notre fille née en 2012, n’a jamais été scolarisée (vive l’instruction en famille !). Ah oui, et on vit en camping-car depuis janvier 2019.