Dans l’article précédent, je t’ai parlé de la manière dont je me suis inscrite au concours « Anima » sur Fyctia dans le genre littéraire « Univers Alternatif ». Et je me suis arrêtée au moment où j’ai été nommée « coup de pouce ». Voici la suite de l’aventure avec quelques bouts de mon journal intime, ou comment rendre un manuscrit abouti en un mois…
21 avril 2019 : le point final.
Je viens de terminer mon manuscrit « Djanaé et les trois tribus ». C’est Pâques. Et sans spoiler l’histoire, je peux te dire que ça tombe pile poil avec la fin de mon roman. Hier, j’ai même écrit en larmes. J’espère que l’histoire touchera autant les lecteurs qu’elle m’a émue moi-même. Je viens d’envoyer le document à ma maman qui a accepté d’être ma béta-lectrice. Elle a quelques jours pour me donner ses annotations, que je fasse les corrections et la réécriture si besoin, sur certains passages. Ensuite, j’enverrai mon texte à l’éditrice. Mais pour le moment, j’avoue être à la fois excitée et tendue sur l’avis que ma mère me donnera. La symbolique derrière l’histoire est très importante et j’espère que non seulement elle ne trouvera rien d’incohérent, mais qu’en plus, elle sera touchée par ce qui m’a été inspiré.
Maintenant, j’attends. C’est quelque chose que je ne sais pas très bien faire. Est-ce que je vais démarrer une nouvelle histoire, pendant cette parenthèse ? Ou est-ce que je vais en profiter pour faire autre chose ? Je ne sais pas, j’aime tellement écrire que j’aurais envie de recommencer tout de suite. D’autant plus que j’ai trois autres idées d’histoire dans la tête. Mais est-ce le bon moment pour les faire sortir ? Et par laquelle commencer ? Quoi qu’il en soit, après plus de deux semaines d’écriture intense, je vais essayer de lire plus, de faire plus d’activités avec Djanaé et de me remplir à nouveau avant de me replonger dans une phase où je donne. C’est l’idée. On verra dans le concret.
02 mai 2019 : la crise d’angoisse.
Cette nuit, pour la première fois depuis des années, j’ai eu une crise d’angoisse. J’avais un poids sur la poitrine et le ventre, envie de pleurer, des bouffées de chaleur, les jambes agitées, et les yeux grands ouverts à 1 heure du matin.
La cause ? Je dois rendre mon manuscrit « Djanaé et les trois tribus » pour la finale du concours dans moins d’une semaine. Depuis que ma mère a commencé à le lire, j’ai refait un travail monumental. Je me sens nulle. Pas à la hauteur. J’ai l’impression d’être incapable d’écrire correctement ce que je veux transmettre. Pourtant, ma mère est cool. Elle conseille, je fais ce que je veux. Mais la majorité de ses conseils sont d’une telle évidence ! Et je me demande pourquoi je n’y pense pas moi-même. Je travaille plusieurs heures par jour à relire, réécrire, corriger, rajouter, enlever, améliorer. J’aime toujours l’histoire, mais je me dis que quelqu’un d’autre saurait mieux l’écrire. Quelle idée de m’être aventurée dans ce genre de récit ? J’ai l’impression d’avoir sauté dans le grand bain et d’apprendre à nager pour en sortir.
Ce qui est pire, c’est cette sensation de ne pas être à la hauteur, comme si toutes ces remarques en jaune et rouge sur mon manuscrit étaient des mauvaises notes sur qui je suis. Cela n’a aucun sens. Ma mère ne juge pas qui je suis, elle juge un écrit et m’aide à l’embellir. Si je ne suis pas capable de supporter ses remarques à elles qui sont bienveillantes, comment vais-je supporter celles d’un éditeur ou d’une éditrice ? Suis-je réellement prête ? J’ai toujours ce sentiment d’être une imposteur, comme si je m’étais trompée de voie. C’est pareil lorsque je me présente en tant que « blogueuse », ou en tant que « youtubeuse ». D’ailleurs, je ne me présente jamais ainsi. Je ne sais pas présenter mes différentes activités. Je ne sais pas si c’est parce que je ne les assume pas, ou parce que je ne veux pas être enfermée dans une boîte plutôt qu’une autre. Mais au final, j’ai cette sensation de ne pouvoir rentrer dans aucune case quand j’aimerais pourtant le faire, ponctuellement.
Ce qui est fou, c’est que j’ai reçu des messages très positifs ces derniers jours sur les Déboussolés Anonymes. Je sais que ce n’est pas parfait non plus, mais c’est plus facile pour moi. Là, je nage dans des eaux profondes sans voir ce qu’il y a sous mes pieds et je déteste ça. J’ai l’impression qu’un énorme monstre marin va surgir par en-dessous et me déchiqueter. Me faire avaler, ça m’irait. Non, j’imagine plutôt qu’il va m’arracher des membres, qu’il y aura une marre de sang autour de moi et que je vais me débattre longtemps avant de me noyer.
Après la crise d’angoisse, il y a eu les vertiges. Je t’en parle dans le prochain article. Histoire de digérer un peu 😛 Qui aurait cru que rendre un manuscrit en si peu de temps soit aussi fort et fou à vivre ?