En ce début d’année 2021, j’ai ressorti mes deux premiers romans : Les Déboussolés Anonymes, et Djanaé et les trois tribus. Après avoir passé l’automne à écrire deux nouveaux romans (un feel-good et un young adult) et un conte de Noël, j’ai eu besoin et envie de retravailler mes premiers ouvrages. Et je dois dire que retravailler un texte 2 après l’avoir écrit, c’est assez étrange. J’en ai fait une vidéo ce matin, et en-dessous, je te mets un résumé écrit.
Retravailler un texte pour l’alléger
« Les déboussolés anonymes » est mon tout premier roman. Celui qui a été à la fois un déclic, une révélation, une passion, une ouverture sur une nouvelle vie. Je me suis replongée dedans au début avec méfiance. J’avais peur de ne plus aimer ce que j’avais écrit, d’avoir envie de tout changer. Et en fait, non. Retravailler un texte c’est redécouvrir sa propre histoire et j’ai eu beaucoup d’émotions en la relisant.
En deux ans, après avoir écrit d’autres romans, après avoir été Béta-lectrice pour d’autres auteurs, mon regard s’est affiné. Par exemple, j’ai réalisé que lorsque Sam va à la première réunion des déboussolés anonymes, elle ne fait aucun commentaire sur à quoi ressemblent les participants. Ça m’a sauté aux yeux qu’il manquait des petites descriptions pour visualiser la scène à-travers son regard. Il a aussi fallu que je supprime certains passages, parfois même la quasi totalité d’un chapitre, parce que ça n’apportait rien à l’histoire, ni en terme d’avancée, ni en terme de réflexion, ni pour mieux comprendre un personnage. Et retrancher des centaines de mots alors qu’il y a deux ans, j’ai mis du temps, de l’énergie, de la conviction et de moi-même dedans, c’est assez perturbant. Et puis on se dit que le plus important n’est pas les mots rajoutés ou supprimés, c’est le dynamisme que cela crée, c’est l’allant qui donne envie de lire la suite. Alors plus d’états d’âme, on fait ce qu’il faut.
D’un autre côté, même si j’ai allégé le texte, il manquait aussi des ressentis plus poussés à certains moments clé, pour mieux comprendre l’évolution de Sam. Ça, ça m’a beaucoup plu de me replonger dans sa tête et de la laisser plus s’exprimer.
Aujourd’hui, le texte est tellement chouette que j’ai hâte de vous le faire découvrir dans sa nouvelle version.
Retravailler un texte pour l’étoffer
Et depuis quelques jours, je suis passée sur mon deuxième roman « Djanaé et les trois tribus ». Écrit il y a un peu moins de deux ans, je l’ai retravaillé plusieurs fois, la dernière étant il y a un an, avant de l’envoyer à des maisons d’édition. Ce texte est un roman jeunesse fantasy. Il y a donc plusieurs axes que je suis en train de retravailler, grâce aux retours de Fyctia après le concours où mon texte est allé en finale, grâce à un retour d’une maison d’édition il y a six mois environ, grâce à un nouveau concours Gallimard Jeunesse où j’ai envie de proposer mon roman, et grâce à de nouvelles idées qui ont germé depuis.
- Rajouter des péripéties : je ne sais pas combien de milliers de mots j’ai rajouté, mais je me rends compte qu’ils avaient raison : ça manquait de rythme à partir d’un passage en particulier. Et ce n’est pas évident de réinventer des aventures au milieu de celles déjà existantes. Parce qu’il ne faut pas donner l’impression d’avoir comblé un trou. Et rajouter des aventures simplement pour en rajouter, ça ne fonctionne pas. Il faut que ça serve l’histoire. Il faut que ce soit fluide, logique, sans épuiser ni les personnages, ni le lecteur. Au début, j’avais eu une idée pour faire vivre de nouvelles choses à Djanaé avant qu’elle rejoigne certains de ses compagnons de route. Mais l’idée s’est tellement étoffée dans ma tête que cela devenait une quête annexe (dans le sens où elle se détachait de mon fil rouge principal) qui détournait de l’axe principal, et qui devenait tellement importante que j’ai réalisé qu’elle pouvait devenir un roman à elle toute seule. Alors je l’ai laissée, pour peut-être, qui sait, un jour donner une suite à Djanaé et les trois tribus.
- Suivre un autre personnage, en l’occurrence Roryna, la grande sœur de Djanaé : c’était un conseil donné par l’équipe de Fyctia lors du concours. Mais je n’avais pas le temps pour la finale de trop me pencher sur elle. D’autant plus que j’avais peur de basculer dans quelque chose de romantique ou de dévier de mon lectorat puisque Djanaé a 13 ans, Roryna presque 17. Et puis finalement, c’est apparu comme la bonne idée puisque là où on m’a dit que ça manquait de rythme, c’est justement quand Djanaé et Roryna se séparent, pour ne se retrouver qu’à la fin. On suivait Djanaé et on avait un aperçu de ce que vivait Roryna qu’au-travers d’une conversation lorsqu’elles se rejoignent. Et finalement, je réalise que c’est trop de pression sur les épaules de Djanaé. Même si elle rencontre d’autres compagnons plus loin, elle n’a pu le faire que grâce à Roryna. Et ce personnage-là qui était trop secondaire, devient important pour l’histoire, même pour que Djanaé réussisse. L’une, sans l’autre, ne peuvent pas accomplir la mission finale. C’est là que le travail de réécriture est énorme pour moi. Parce que je me retrouve à écrire des chapitres entiers pour Roryna, et pas seulement des problèmes qu’elle doit résoudre, non, il faut que chaque chose qu’elle traverse ait du sens pour qu’au bout, quand elle rejoint Djanaé, chacune ait déroulé un fil qui permet la solution. Me voilà donc avec des nouveaux chapitres, et je suis super satisfaite du dynamisme et de l’orientation que prend mon récit. Alors que j’y allais à reculons sur cette réécriture, je me retrouve à y prendre beaucoup de plaisir.
- Créer un univers unique et original : c’est une idée très personnelle qui me vient de l’envie que le lecteur plonge dans ce monde où il n’y a aucun repère comme dans le nôtre, où tout est possible ou presque, où je peux m’éclater dans l’imagination de ce qui n’existe pas sur notre Terre, et où l’on peut ressentir un effet wow ! J’ai donc retravaillé tout mon prologue, et surtout, au fil du récit, j’ai supprimé tout ce qui se rapporte au soleil ou à la lune, puisque j’ai créé une planète plate avec deux anneaux qui se croisent et des astres lumineux dans ces anneaux. Je ne vous en dis pas plus, vous découvrirez par vous même un jour 😉
Il me reste encore deux jours de travail, minimum, pour arriver au bout de la réécriture de « Djanaé et les trois tribus ». Ensuite, je le soumettrai pour une bêta lecture. Et là pourra commencer le travail de peaufinage, d’ajustement, des détails, et peut-être aussi d’autres changements avec un regard extérieur et franc.