Voici le retour de Fyctia
« Bonjour Anne-Estelle,
Après concertation du jury, nous avons le regret de vous annoncer que « Djanaé et les trois tribus » n’a pas été retenu comme texte gagnant pour le concours « Anima ».
Votre texte, tant pour sa plume maîtrisée, que pour son intrigue et univers riches, a suscité l’engouement de notre jury dès le début du concours, en témoigne l’attribution du coup de pouce. Nous nous sommes rapidement pris au jeu et avons pris plaisir à suivre les aventures de votre héroïne, Djanaé, ainsi que celles de ses amis humains et animaux.
Votre style d’écriture est poétique et efficace. Vous avez réussi, sans mal, à nous plonger dans l’univers particulier des tribus et à nous décrire ses décors variés, quand bien même certains passages ont pu nous paraître longs et trop étoffés. En effet, malgré quelques problèmes de rythme (je pense notamment au moment où Djanaé a franchi la « faille » et qu’elle se trouve enfin de l’autre côté du mur), l’histoire de Djanaé est prenante.
Néanmoins, plusieurs points nous ont empêchés de vous décerner la première place de ce concours :
Tout d’abord, Djanaé et les trois tribus est empreint de plusieurs inspirations culturelles populaires (Divergente, Le Monde de Narnia, etc.) qu’il faudrait, à notre sens, gommer ou retravailler. […] (Note : je coupe ici l’exemple donné pour la ressemblance avec Narnia afin de ne pas spoiler la fin de l’histoire / Pour l’allusion à Divergente, je pense qu’il s’agit du début où chaque enfant doit faire un choix qui détermine ses actions et sa vie future) Faites-vous davantage confiance : votre univers est riche et vibrant. Nous ne pouvons donc que vous conseillez d’essayer de vous éloigner des lieux communs du genre pour qu’il garde son originalité.
Par ailleurs, le public cible de votre récit n’est pas celui que nous visons. Djanaé et ses amis sont, en effet, des préadolescents. Leurs aventures et les messages portés par celles-ci semblent s’adresser à un public tout aussi jeune (12-15 ans) qui n’est pas le nôtre. Publier votre texte au sein de notre label La Condamine n’aurait donc fait que le desservir.
Malgré ces résultats, vous pouvez être fière d’être allée au bout de ce récit dans le temps imparti de notre concours et d’être arrivée jusqu’en finale, où vous aviez tout à fait votre place. »
Je n’ai pas gagné, mais…
Et voilà ! Je n’ai pas gagné la première place du concours Anima, mais les retours de Fyctia sont déjà une victoire pour moi. « Djanaé et les trois tribus » va poursuivre son chemin. C’est comme si les étapes suivantes étaient limpides, claires :
- Relire le manuscrit en entier. Après 6 semaines de répit, j’ai un peu de recul pour dénicher les passages un peu trop « longuets » dont Fyctia parle. Je suis sûre que je vais avoir envie de rajouter des trucs et d’en enlever d’autres. C’est ça aussi, retravailler un texte.
- Changer la fin. Il y avait un lion (Attention : scoop). C’est celui-ci qui a trop fait penser à Narnia. Le lion va disparaître et j’ai eu une idée. Qui va rajouter un piquant à l’histoire. Je me demande pourquoi je ne l’ai pas eue avant mais… parfois c’est question de timing.
- Ne pas modifier la cérémonie du début « la Chagag ». Oui, ça peut faire penser à Divergente mais chose étonnante, ce n’était pas du tout quelque chose que j’avais en tête quand j’ai écrit ce passage. Et puis, cette notion de rituel pour passer de l’enfance à l’âge adulte, par un choix, se retrouve dans de nombreuses cultures. Donc je vais essayer de gommer toute « ressemblance », mais je ne peux pas éliminer ce passage-clé qui détermine toute l’histoire.
- Démarcher des maisons d’édition qui ont une ligne éditoriale jeunesse. Je crois que j’avais besoin d’être canalisée. Je n’étais pas sûre de mon lectorat. C’était trop vague. Maintenant, je sais à qui je m’adresse. À des jeunes de moins de 15 ans. Oui, les enfants pourront aimer l’histoire (preuve en est avec ma fille de 7 ans), ainsi que les adultes. Mais ma cible est désormais plus précise. Je vais donc oser, pour la première fois de ma vie, chercher une maison d’édition dans ce sens avec une édition papier (oui, je rêve grand) 🙂
- J’ai demandé à Steph (mon homme) de faire d’autres illustrations. Il a fait celle de la couverture, et j’aimerais bien qu’il en fasse au moins trois autres. Une carte de mon monde imaginaire, une illustration de l’animal qui remplacera le lion à la fin, et une autre de la citadelle de Méri (que vous n’avez pas pu encore découvrir). Il a accepté dans l’idée, mais ça va prendre du temps et il a d’autres projets sur lesquels travailler en ce moment. Donc on verra le temps que ça prendra, mais ce serait génial : achever ce manuscrit en famille. Je l’ai écrit pour ma fille qui a donné son avis à chaque étape, je l’ai corrigé avec ma mère qui s’est mise en quatre pour moi, et mon homme pourrait faire quelques illustrations.
Ce que je retiens de cette aventure ?
J’ai été capable de proposer un roman en moins de 3 mois, un roman dans un genre bien éloigné de ce que j’écris habituellement, et qui, même s’il n’a pas gagné, a plus.
Je n’ai pas été déçue en apprenant que je n’étais pas la gagnante. Au contraire, j’étais boostée. Maintenant, je sais ce qu’il me reste à faire avec. C’est comme si avant, tout était envisageable, mais que lorsqu’on a trop de libertés, on ne sait pas vers quoi se tourner, quoi choisir. Là, j’ai l’impression que le chemin est tracé et que je n’ai qu’à suivre les étapes. Et si vous voulez savoir quel texte a remporté la victoire du concours Anima, c’est par ici (bravo Flora)!
J’adore les concours. Améliorer mon style d’écriture, affiner mes idées, canaliser mes pensées, être régulière, écrire jusqu’au bout… Je ne m’imagine pas commencer une histoire sans l’achever. Quoi de mieux qu’un concours pour me pousser à aller au bout ?
J’ai d’autres histoires à partager. Écrire donne envie d’écrire. Avoir une idée permet d’en avoir d’autres. Et donc, je n’ai pas attendu les résultats du concours Anima pour démarrer un nouveau manuscrit 😛 Je vous en parle tout bientôt.