Je vous l’ai dit, écrire un roman réaliste ado (avec Vieille amitié ne craint pas la rouille) a été l’une de mes plus belles expériences d’écriture. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’une nouvelle histoire jaillisse. Mais cette fois, je donne la parole à deux adolescents. Me mettre dans la tête d’un garçon, c’est fun. Mais alors deux, complètement différents, je me suis amusée.
Et surtout, j’ai voulu tester un autre format de récit. Lorsque l’on suit Gaëtan, c’est écrit à la troisième personne. Pour Léni, il a une chaîne YouTube, et les chapitres sont le texte de certaines de ses vidéos. C’est donc un langage parlé, beaucoup plus naturel, comme si on l’écoutait nous raconter sa vie.

L’idée à l’origine du roman Les couleurs de l’eau
Je ne sais plus dans quel ordre, mais il y en a eu plusieurs. Qui auraient pu être le point de départ de différentes histoires. Et à un moment donné, elles se sont recoupées.
J’avais vu un reportage sur les enfants de la lune, ces enfants dont la peau ne doit pas être en contact avec des rayons UV. J’ai voulu mettre l’un d’eux à l’honneur, dans « Les couleurs de l’eau ».
Il est aussi question de Lili, dans cette histoire, qui est une enfant surdouée, très en avance, et qui a du mal à nouer des liens avec les autres. Mais pas à cause de sa façon de réfléchir et d’apprendre, mais à cause de sa mère.
Et puis il y a Olivia, en mode caméléon, qui s’adapte à tout le monde, sans jamais révéler vraiment qui elle est. Je me souviens que mon frère m’avait dit ça un jour : « Tu es capable de t’adapter partout, en fonction des gens, tu sauras toujours t’intégrer. » J’ai voulu montrer le revers d’une telle adaptabilité.
Le haut potentiel, pour revenir à lui, j’ai eu envie de tordre le cou à toutes les idées reçues. En fait, chacun de mes personnages a un potentiel extraordinaire. Mais seule Lili a l’étiquette officielle. Et ce qui me plaisait, c’était de montrer que les étiquettes, on s’en fiche, quand on a quelqu’un qui nous aime comme on est et nous aide à nous aimer comme on est.
Et puis tout est parti de cette phrase de Saint Exupéry que j’ai lue : « Eau, tu n’as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut te définir… » Saint Exupéry que l’on retrouve souvent dans le roman. Et l’eau est un courant qui emporte mes personnages.
Et leurs couleurs se déploient au fil des mois.

