Nous avons visité le Mémorial du Linge, en Alsace. Ici sont morts 17 000 soldats en 1915 lors de la guerre des tranchées. Les poilus ont essayé de reprendre cette position aux allemands mais ça a été un véritable carnage. Sans victoire. Le mémorial contient un musée avec de nombreux éléments trouvés sur le sommet du Linge. À l’extérieur, on peut parcourir les tranchées allemandes parsemées de croix blanches là où des dépouilles françaises ont été trouvées, et noires pour les corps des soldats allemands.
N’oublie jamais
Viens voir les champs de bataille abandonnés.
Viens voir les tombes de ces guerriers
Qui ont meurtri campagnes et cités,
Pour un territoire, l’honneur ou la liberté.
A-t-on appris de leurs erreurs ?
N’a-t-on pas dit « plus jamais » ?
Les règles et les armes ont changé.
La paix, elle, se terre encore. Elle a peur.
Tu ne la trouveras pas dans ces lieux de mémoire.
Quelque chose te prendra à la gorge, t’empêchera de respirer.
Tu essaieras de te mettre à la place des sacrifiés,
Et tu comprendras que rien ne ressemble à l’odeur de la mort.
Tu tenteras d’imaginer la pluie, le bruit, les rats et la trouille,
La rage de survivre, les corps qui explosent,
La faim qui troue le ventre, le froid qui gèle l’âme, le manque et l’absence,
Mais tu échoueras. La guerre, c’est pas la grande vadrouille.
Tu verras les croix, pour se rappeler des bouts d’os retrouvés
Et des soldats à qui ils appartenaient. Des hommes.
Des pères, des fils, des frères et des amants. Des hommes.
Qui ont dansé un jour, qui ont ri, rêvé, aimé, et à leurs familles arrachés.
Non ! Tu ne trouveras pas la paix là-bas.
Mais tu te souviendras de la chance que tu as.
Et tu chériras un peu plus la vie.
N’oublie jamais. La paix a un prix.