Décembre 2018 : annonce du concours d’écriture « Anima » sur Fyctia
La plateforme Fyctia est une plateforme sous forme de concours d’écriture. Pour participer, il suffit de se créer un profil et de s’inscrire à un concours. Ensuite, on crée le résumé de son histoire et on publie ses chapitres au fur et à mesure, comme pour une série. Les chapitres sont débloqués en fonction des interactions des lecteurs. Plus on avance dans les chapitres, plus il faut de « j’aime » et de « partages » pour débloquer les chapitres suivants. J’ai découvert Fyctia lors du concours « roman de l’été » parrainé par Virginie Grimaldi. J’ai écrit Les Déboussolés Anonymes en à peine deux mois. J’ai découvert des textes et des auteurs qui ont du talent. J’ai lu beaucoup d’histoires, pour les ramener à mon style d’écriture à moi, afin de m’améliorer.
Peu de temps avant que ce concours ne se termine, Fycia a annoncé le thème du concours suivant : « Anima », dans le genre littéraire « Univers Alternatif » (qui regroupe la fantasy, le fantastique, la science fiction, ou encore le conte). « Anima » pour un lien particulier entre un humain et un animal : un animal totem, un lien d’âme avec un animal, une transformation en animal… Je ne me sentais pas du tout concernée. Non seulement je ne maîtrise pas du tout les codes de ce genre de récit mais en plus je n’ai jamais eu d’idées pour ce style d’écriture. Et se lancer dans un tel concours tout de suite après un premier, c’est fou. Pourtant, je voyais plein d’autres auteurs annoncer qu’ils allaient participer et je me demandais comment ils allaient faire.
Participer à un concours d’écriture, c’est fatiguant physiquement et émotionnellement. Physiquement parce qu’il faut écrire à un rythme régulier. D’ailleurs, beaucoup d’auteurs participent à des concours parce que ça leur donne un cadre, une ligne conductrice. Et les lecteurs attendent la suite donc c’est un exercice qui permet d’éviter la procrastination. C’est aussi fatiguant émotionnellement parce qu’on attend les retours des lecteurs. On espère des commentaires constructifs, on espère que les chapitres ne vont pas trop tarder à se débloquer, et surtout, on espère aller en finale.
Deux jours avant le début du concours, je décide finalement d’y participer.
Alors que les auteurs partageaient leurs idées d’histoire, leurs résumés et les illustrations sur la page Facebook d’entraide entre auteurs sur Fyctia, j’étais complètement détachée. Je n’avais même pas spécialement envie d’aller lire les histoires des copains/copines tellement ce n’est pas mon genre de lecture. J’allais finaliser « Les Déboussolés Anonymes » et reprendre mon travail principal sur le blog plaisir-d-apprendre.
Et puis je me suis réveillée un matin, avec une idée : un jeune fille et une colombe, dans un monde détruit par le mal. Je sais que l’idée ne venait pas de moi. C’était tellement fort et intense, je me sentais poussée à écrire alors que je n’en avais pas envie. À deux jours du concours, je ne savais pas quelle trame aurait mon histoire, ni quelle issue. Mais ça vibrait en moi et il fallait que je le fasse. Alors je l’ai fait. Sans être préparée. J’ai inventé un monde au fur et à mesure. Ce n’était pas très clair dans ma tête. J’ai demandé à Steph de me faire une illustration avec une fille de 13 ans, une colombe blanche. Il lui a fait une marque sur le visage. Je l’ai intégrée à mon histoire alors que ce n’était pas du tout prévu. J’ai inventé les personnages en fonction des chapitres : je ne savais pas lesquels seraient importants ou non (à part deux ou trois). Les seules choses qui étaient évidentes, c’était : Tanniyin le dragon destructeur, Shaddaï le créateur des mondes, les Citadelliens des humains qui servent Tanniyin et ont exploité leur monde jusqu’à l’agonie, et trois tribus qui vivent en secret pour essayer de protéger leur monde et de rétablir un lien avec Shaddaï. L’héroïne, je lui ai donné le nom de ma fille : Djanaé et des caractéristiques de son caractère. Et j’ai commencé à écrire.
Je n’avais plus le temps d’approfondir plus. Alors j’ai écrit chaque chapitre pour le publier dans la foulée. J’ai publié un brouillon. J’avais honte et en même temps, je ne pouvais pas faire plus à ce moment-là.
Et contre toutes attentes, alors que le style était assez maladroit, les dialogues bien trop modernes pour le monde que j’avais imaginé, les petites incohérences et les grosses descriptions qui ralentissaient le récit… malgré ça, mon texte a été repéré par Fyctia.
Le 04 avril 2019 : « Djanaé et les trois tribus » est coup de pouce.
La plateforme Fyctia envoie en finale les 4 textes en haut du classement. Ceux qui ont eu le plus d’interactions des lecteurs. Mais elle s’octroie le droit de nommer « coup de pouce » le ou les textes qu’ils veulent envoyer directement en finale. C’est une distinction qui est espérée par chaque auteur, parce que cela veut dire qu’ils voient le potentiel du récit et qu’ils ont envie de lire le manuscrit complet retravaillé. Voici un extrait de mon journal intime du jour où j’ai été nommé « coupe de pouce » pour ce concours d’écriture.
« Mon roman va en finale. C’est surréaliste. J’ai l’impression que ce n’est pas vrai, que ce n’est pas mon histoire. Et pourtant j’ai vérifié plein de fois. J’ai sauté, j’ai dansé, j’ai ri, j’ai chanté… pour être honnête je suis très pénible. La joie mêlée à l’excitation, au stress de finir l’histoire (je n’ai toujours pas la fin c’est assez étrange, pour toutes mes autres histoires j’ai le début et la fin, mais pas là)… Je suis une boule de nerfs. Ce qui est sûr, c’est que j’ai un mois. Un mois pour terminer mon script, le relire, retravailler le début, trouver un béta-lecteur pour me faire ses retours, et enfin l’envoyer au jury final. J’aime les challenges. J’aime les échéances qui cultivent le bon stress. Je suis coup de pouce Fyctia et rien que ça, c’est une récompense monumentale ! Mais être jugée par des professionnels de l’édition, c’est une toute nouvelle étape de ma jeune vie d’auteure et j’avoue que ça me donne autant envie que j’en ai peur. Ce n’est pas négatif à mon sens. Ça permet de rester dans l’humilité.
Dans le prochain article, je te parlerai du marathon pour rendre un manuscrit abouti dans les temps. Et toutes les étapes émotionnelles que j’ai traversées…