« Comme une enfant » est l’expression de la libération de ce que j’ai vécu pendant plus de vingt ans. Il est des guérisons intérieures sur le chemin qui surviennent alors qu’on cherche autre chose. Mais si on accueille les souvenirs pour comprendre enfin le filtre qui rendait la vie plus pâle, alors il n’y a pas de meilleur moment que maintenant pour laisser la lumière de nouveau entrer pleinement.
Ce texte en vers est une réconciliation avec moi-même. Une redécouverte de qui j’étais, qui je suis. Et parce que j’aime autant les images que les mots, vous pouvez découvrir cette poésie en vidéo. Les vers sont juste en-dessous.
Comme une enfant
D’abord, son souffle frais. Puis l’ombre.
Je me suis décalée devant la Géante sombre.
Alors la brise s’est faite grand vent
Et a envoyé valdinguer mes rires d’enfant.
Ses formes douces m’attiraient,
Je pouvais m’y blottir à tout moment.
Et plus sa peine m’attristait,
Plus s’éloignait ma légèreté d’enfant.
Encombrante et morose, elle menait la danse
Jalouse et possessive, imposait sa cadence.
Mais toujours sa tendresse qui, secrètement,
Étouffait mon soleil d’enfant.
Mon empathie, ses regards suppliants,
Une fausse amie, suceuse de temps,
Ma compagnie depuis plus de vingt ans,
Un gouffre de larmes, une tueuse d’enfant.
Dissimulée sous son masque de Mélancolie,
Elle m’a bouffée, elle m’a menti.
Quand j’ouvre enfin les yeux, je vois, je sens,
Il ne reste plus grand-chose de l’enfant.
Elle se débat mais je ne flanche pas.
Elle disparaît, je ne pleure pas.
Je croyais me sentir vide de tout ce qu’elle emporte,
Je redécouvre l’enfant caché derrière la porte.
Cette petite fille espiègle aux yeux qui sourient
Des cabrioles, des éclats de joie et l’envie
Les genoux écorchés de courir, sauter, danser
La voix éraillée de rire, chanter, s’émerveiller.
Les lames de fond ont disparu
La brume qui m’appelait s’est tue.
Plus rien ne s’accroche et me retient
Je lui ai rendu chacun de ses liens.
L’ombre voleuse se noie dans son chagrin,
L’enfant s’expose et explose de vie, enfin !
Les poumons remplis d’un souffle divin,
Libre, vivante, je renais. Je suis bien.
Comme une enfant, je t’aime et je te le dis.
Comme une enfant, je ris en faisant beaucoup de bruit.
Comme une enfant, je parle avec les mains et les yeux qui brillent.
Comme une enfant, je croque la vie, je sautille.
Comme une enfant, tout est intense, parfois un peu maladroit.
Comme une enfant, mon trésor en randonnée a le goût des fraises des bois.
Comme une enfant, je tournicote sur des airs que je n’entends que dans ma tête.
Comme une enfant, je veux voir le monde et rêver sans limite.
Comme une enfant, j’ai toujours une mélodie sur les lèvres.
Comme une enfant, je grimpe aux arbres, je saute, je m’élève.
Comme une enfant, j’oublie le regard des autres et je vis.
Comme une enfant, avec toute la fougue que j’ai retrouvé, je prie.
Comme une enfant, je crois, je pardonne, j’oublie.
Comme une enfant, je cours vers la lumière en dansant, j’aime la vie.
Comme une enfant, je t’aime. Je sais que je te l’ai déjà dit.
Mais c’est important, parce que seul un cœur d’enfant, peut dire merci.
Si ce texte et cette vidéo vous ont plus, sachez que ce n’est pas la première fois que je fais ce genre de vidéo. Retrouvez d’autres textes mis en musique et en images : La fille au chapeau rose, Les coquelicots, N’oublie jamais, Semer sans jamais récolter…