Ça gigote dans ton ventre,
Picote sous ta peau,
Remonte à ton cœur,
Déborde dans tes bras,
Et agite le bout de tes doigts.
C’est une vague dont tu peux suivre l’aller sans retour,
Qui surgit sans prévenir,
Se déverse dans ton corps, dans tes yeux,
Et bouleverse l’ordre établi.
Elle vient du plus profond de la vie,
Te chavire avant de s’écraser au-dehors de toi,
Pour envelopper celui ou celle qui l’a déclenchée, sans le savoir,
Ou tomber au sol, si tu écoutes la peur, la gêne ou les on-dit.
L’amour face la raison.
L’élan instinctif face à la maîtrise de soi.
Se laisser submerger ou garder le contrôle.
Et plus tu réfléchis, plus elle te fuit.
Elle ne t’appartient pas.
Elle ne prévient jamais.
Elle parle toutes les langues du monde
Et donne l’ultime saveur à l’existence.
Mais quand elle sort de toi,
Si tu as empêché à tes bras d’enlacer,
À tes mains de serrer,
Alors elle disparaît, insaisissable.
Si tu regrettes, elle reviendra peut-être.
Si tu t’en fous, elle cherchera un autre fou.
Un ou une qui ne tentera pas de la contrôler.
Un ou une qui laissera son être se noyer pour mieux aimer.