Longtemps un fardeau, il m’a fallu du temps pour comprendre, apprivoiser et aimer mon hypersensibilité. C’est ce chemin intérieur que je vous propose en poésie. Le texte se trouve juste en-dessous de la vidéo.
À fleur de vivre
Sous ma peau, des oueds invisibles
Se gorgent de l’injustice du monde
Débordent de leurs lits et m’inondent
Puis s’assèchent, m’assèchent, jusqu’au prochain indicible.
Sous mes paupières, des citernes percées
Évacuent la laideur du monde,
Ses douleurs et ses peines profondes,
Goutte à goutte, sans jamais le consoler.
Dans mes tripes, une araignée géante
Entortille la colère du monde,
La roule en boules nauséabondes
Encombrantes et suffocantes.
Sous mes cheveux, des milliers de racines
Grouillent d’idées vagabondes
Que rien ni personne n’émonde
Et laissent mes nuits en ruine.
À fleur de peau,
Chaque onde du monde
Me heurte et me fronde
À fleur de mots.
À fleur de larme,
Chaque onde du monde
Contre mes cellules gronde
Effleure mon âme.
MAIS…
Sous ma peau, les quatre vents
Soulèvent la bonté du monde
En rafale soufflent leurs facondes
Et m’envolent de leurs chants.
Sous mes paupières, la rosée printanière
Fait briller la beauté du monde,
Et irrigue les terres fécondes.
De perles de joie et de lumière.
Dans mes tripes, une tisseuse de soie
Déroule l’amour du monde.
De paix, son fil d’or abonde
Enrobe de douceur ma voix.
Sous mes cheveux, des rosiers liane
Embaument de créativité le monde
Plantes éclatantes et floribondes
Dont le ciel et le soleil émanent.
À fleur de rire,
Chaque onde du monde
Me pousse et me sonde
À fleur de vivre.
À fleurir la vie.
À frôler la vie,
À la force de vivre.